Camping en tête à tête

Dé simple du fait du "splendide" 3. Aucune pitié.

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'Esquive' : 1, 1, 3

Il avait évité son coup avec un mouvement de rien du tout. Il avait un grand avantage sur elle: Zirro avait apprit sur le tas et par cours epistolaires, de temps en temps avec d'autres gars de la caserne, pas avec quelqu'un qui en avait fait son son métier et gagne-pain. Elle avait la poigne ferme et serrée sur son épée. Erwin lui disait de relaxer. Elle avait tout intérêt à l'écouter. Si Zirro aimait crâner quand il était question de dessins, elle savait admettre être moindrement décente dans un domaine que le vampire maîtrisait depuis longtemps.

Tous deux tournaient en rond sans briser leur cercle parfait. Il avait déjà vu comment améliorer ses compétences, elle-même n'avait pas réalisé! Patience, hein? Il attendait son coup. Elle repensait à ses propos. Le bon moment pour attaquer... le bon moment... Il préparait sa parade... et si elle attendait un peu plus longtemps... qu'il baisse sa garde... baisse...

Zirro tâcha de ne pas s'élancer aussi agressivement que l'attaque précédente et tenta de toucher Erwin, ne le quittant pas des yeux, mais se fiant à son bras pour le toucher, elle ne regardait pas où la pointe de son épée se dirigeait, pour tenter de le mener en bateau.

Jet simple.

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'Esquive' : 3, 1

Elle était si proche, elle pensait que son idée fonctionnerait! Erwin avait rapidement compris son jeu et elle n'avait pas pensé au jeu de jambes. On ne lui avait pas souvent fait de jambette, elle ne s'en rendit compte qu'en touchant la jambe d'Erwin. Zirro émit un "ah!" de surprise et tomba à plat ventre dans la neige avec "plouf" léger. Au moins, elle avait encore son épée à la main. Elle se releva et enleva la neige de ses cheveux et ses vêtements. Elle allait s'en souvenir de ça! Elle se remit en position, guettant les mains et les pieds du vampire. Elle se jurait qu'il ne l'aurait pas deux fois avec la même tactique.

Une danse. Une danse ça se fait à deux. Zirro finit d'enlever toute la neige qu'elle avait sur elle. Elle tenta de suivre les instructions d'Erwin à la lettre. Le regarder dans les yeux. Son regard glissait parfois sur le reste de son corps par réflexe et inconsciemment mais elle le ramenait sur son objectif quand elle s'en rendait compte. Plus facile à dire qu'à faire quand on était encore un débutant. Mais elle voyait que le vampire voulait dire. Est-ce que Mikahil savait ces choses d'instinct? Il n'était pas un dragon, il ne pouvait pas communiquer avec des mots, Zirro ignorait si il était d'intelligence moyenne ou supérieur pour son espèce. D'ailleurs, il se nettoyait les écailles avec passion, pendant que sa maîtresse tentait d'impressioner Erwin. Tenter était un bien grand mot.

La buée du soir était stable devant son visage, elle essayait de contrôler sa respiration. Elle guettait. Ou devait-elle y aller en prochain? Et sa garde? Avec son épée vers l'avant et sa main libre derrière pour contre-balancer. Était-ce acceptable? Est-ce qu'Erwin riait intérieurement de ses efforts? Zirro n'avait jamais touché de bouclier mais une dague, elle ne dirait pas non.

(On va voir si Zirro réussit à ne pas prendre Erwin de plein fouet)

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'Esquive' : 3, 1

Il avait raison de s'inquiéter. Zirro ne manquait pas d'enthousiasme, ça sc'était certain. Mais elle manquait d'espérience. Après tout, le combat n'était pas ce qu'elle recherchait, elle n'était pas une combattante, elle était une érudit, ce genre de personne qui vous raconte les moindre détails à propos d'un simple mur de pierre. Elle en était capable. Erwin y allait léger, et elle compreait pourquoi: commencer trop fort la découragerait plus qu'autre chose. Il avait entraîné d'autres avant elle, si il serait incompétent, Krov ne l'aurait jamais laissé avec elle, pas vrai?

Il voulait qu'elle se détende. Ils n'étaient pas en danger. Ils étaient en entraînement. Erwin ne la blesserait pas gravement par exprès. Ils ne dérangeaient personne. Et quand Erwin fonça sur elle elle ne s'y attendit pas. Sa surprise l'emporta et le vampire lui rentra dedans comme un sac de briques. Zirro émit une "ouf" étouffé et lâcha son aussitôt son épée. Mikhail se leva de son coin paisible pour bondir vers les deux humains et repoussa le mercenaire avec son museau. Zirro était dans la neige, le souffle coupé. Elle tendit une main vers Mikhail pour le rassurer.

- M... Mik... ça... ça va.. tu vois? Ça va, le rassura la rouquine qui se releva en reprenant son souffle.

Le vouivre agita le bout de sa queue en réponse, pas son mouvement habituel, la pointe gigotait comme celle d'un chat pas convaincu.

- Mikhail, repos, commanda Zirro une fois debout, les mains sur ses genoux, penchée pour laisser son esprit reprendre son balanc.

Mikhail avait levé la tête bien haut, observant Erwin sortir de la masse blanche. Balancer le mercenaire n'était rien pour lui. Il était fort, il était puissant. Zirro pouvait toujours compter sur lui. Il fixait le vampire de ses yeux ambrés, il n'aimait pas qu'on blesse sa Zirro. Il savait qu'elle n'était pas en danger, elle se relevait et lui demandait de se calmer. Il le comprenait dans sa voix. Le vouivre resta droit et haut, laissant Erwin revenir vers le duo. Le vampire était mort de rire. Mikhail se détendit, la pointe de sa queue bougea plus lentement et sa posture devint plus relaxée. Voyant le main levée d'Erwin, le vouivre baissa la tête pour la renifler. Ses oreilles se dressèrent à la vue du morceau de viande et il se lécha les babines pour le prendre délicatement avec ses crocs et le gober en une bouchée. Pour ensuite lui donner un coup de langue sur la joue. Il se laissa cajoler par Zirro avec un ronronnement de bonne humeur.

- Je n'ai jamais eu l'occasion de me séparer de lui, avoua Zirro. Pas plus que quelques moments. Depuis qu'il a éclôt, il a toujours été avec moi. J'ignore comment il réagirait s'il devrait passer une période prolongée sans moi.

Serait-il patient? Anxieux? Agressif? Déprimé? Elle n'en avait aucune idée et cette pensée la rendait nerveuse elle-même. Les compliments de son tuteur d'armes 'improvisé' lui faisait du bien. On lui disait qu'elle se débrouillait mais personne n'avait l'expertise d'Erwin, alors ces paroles lui réchauffaient le coeur. Mikhail suivit Erwin qui allait reprendre ses dagues, il en sortit une des deux dans ses crocs et la tendit au mercenaire. Zirro reprit son épée et enleva la poudreuse qui s'était accumulée dessus.

- Je ne cacherai pas que je me demande, que je commence à me demander, quelles genres de tâche Monsieur Krov pense me confier, dit Zirro à Erwin.

Pas toutes en liens avec le dessin, elle avait l'impression.

- Plus d'aventures, on dirait! ajouta-t-elle en reprenant son sourire habituel.

Mikhail tendit doucement la dague à Erwin. Il savait être délicat malgré les apparences. Zirro allait bien, elle s'était redressée et avait repris son souffle. Erwin avait raison sur un point: Krov savait apparaître au bon moment, au bon endroit. Elle avait à peine affiché son papier qu'il était arrivé, comme une manifestation, un souhait réalisé. Elle avait remercié les dieux de l'avoir mis sur son chemin. Une telle chance, une telle oppotunité, elle en avait rêvé. Et elle avait recontré de nouvelles personnes!

Elle espérait que les prochaines tâches/jobs/boulots seraient dans ses compétences. L'entraînement avec le mercenaire lui disait qu'elle devrait affronter des situations où se défendre serait vital. Elle ne voulait pas être envoyée en grand danger. Mais Krov ne l'enverrait jamais en grand danger, n'est-ce pas?

- Me demande quel genre de cartes. Je peux faire pas mal n'importe quoi, en plus des croquis. Mais mes cartes c'est le meilleur! D'ailleurs, on est à 50 mètres de la lisière des arbres.

Sa perception des distances était son talent le plus aiguisé et sa fierté. Et emmener Mikhail dans un lieu exigu? Impossible. Le wyverne détestait les endroits trop étroits.

- Va falloir s'habituer un jour, Mik, dit Zirro à l'animal blanc et noir.

Le vouivre quémana un câlin qu'il reçut. Zirro rangea son épée dans son fourreau et étira ses bras et ses muscles. Rien de cassé. Simplement un peu de frayeur. Aller faire un tour dans le bois? Pourquoi pas!

- Allons prendre une marche. Je ne sais pas quand je pourrai revenir faire un tour, profitons-en. La nuit est encore jeune!

Mikhail retourna au campement et s'asseya bien droit pour avoir une bonne vue sur les alentours. Il savait ce que ça voulait dire, il savait ce qu'il avait à faire. Zirro attendit sagement qu'Erwin ramasse ce dont il avait de besoin. Elle comprit son geste et resta à côtés sans s'éloigner. Elle n'était plus une enfant qui irait observer la moindre chose captant son attention, elle savait que ce n'était pas une idée sage. Surtout dans un endroit inconnu. La canopée était épaisse, si épaisse que les abres formaient un dôme de neige parsemé de trous qui laissaient passer la lumière. Ses yeux étaient habitués à la lueur lunaire, ils pouvaient se passer de source de lumière pour un moment. Ele gardait une main sur le pommeau de son arme au cas où. Les elfes n'étaient pas tous de gentilles personnes qui câlinaient les abres, et les bois étaient peuplés d'une multitude créatures qui pourraient voir en eux leur repas de minuit. Le silence était omniprésent, sauf pour le bruit de leur pas dans la neige vierge.

- J'ai toujours été celle qui se démarquait, dans la famille. Oui je ne rechignait pas à aider à la ferme, la vieille Betsy m'adorait et cette vache était un ange, mais je voulais aller plus loin que la limites des champs familiaux. Je préférais dessiner que travailler, je gribouillais tout le temps. Des gens, des animaux, des objets. Puis des lieux. Je m'amusais à comparer les bâtiments. Les différences, les ressemblances. Et je me suis dit, que je pourrais peut-être me servir de ça pour voir le monde. Alors je me suis enrôlée dans les expéditions pour Enarida et j'y ai trouvé Mikhail. Je suis revenue à Dalentour avec lui. Parce que je ne m'étais jamais arrêtée, je n'ai pas cherché de guilde. Ça me ralentirait, ce n'était pas pour moi. Mes parents ne m'avaient jamais mis de pression non plus.

Ces belles années d'insouciance et celles d'aventures qui étaient à l'horizon.

- J'ai pensé, à être bonne à dessiner, je ferai des cartes. Tout le monde veut savoir ce qui se trouve autour. Et quoi de mieux qu'une carte de Féia? Féia toute entière, une encyclopédie, avec les villes, les régions, et tout le reste en annexe. Personne ne l'a encore fait!

Ses yeux brillaient d'espoir et d'anticipation, de gloire désirée et d'excitation.

Lui aussi venait d'une ferme? Il en fallait plein , pour nourrir un pays et ses voisins. Zirro savait que Dalentour exportait un peu partout, tous les pays le faisaient. Sinon, comment avoir accès aux cerises des neiges et la viande de phoque? Un délice. La ferme lui manquait parfois, se promener à dos de cheval, des combats de lancer de touffes de laine de mouton, jouer à cache-cache dans la grange. Une visite chez ses parents ne serait pas de refus.

Le bruit d'un hibou qui sauta de sa branche lui hérissa le poil et elle tourna vivement la tête vers la source du bruit, pour souffler de soulagement en voyant le rapace capturer sa proie dans un son étouffé de neige déplacée.

- Ouf...

Elle avait eu peur pendant une seconde ou deux. Un hibou, c'était une frayeur appréciable, mais si ça aurait été un loup, pire, un wendigo, elle n'aurait pas pu garder son sang-froid.

- Je devrais sans doute trouver des gens qui pensent comme moi. J'aimerais que ce projet ce fasse de mon vivant. Quant à savoir si M. Krov me laisserait voir sa collection... je vais attendre de faire mes preuves avant.

Comme ça, elle avait plus de chance d'avoir ce qu'elle voulait. Elle s'arrêta sec quant Erwin lui intima l'ordre silencieusement. Elle la voyait elle aussi. C'était la première fois qu'elle posait ses yeux sur cet animal majestueux!

- On fait quoi? chuchota Zirro à l'oreille du vampire.

Hein? Quoi? QUOOOOIIIII!? Zirro n'eut pas le temps de réagir à ce se passait que son visage émerveillé passa de incrédule à horrifié en l'espace d'un clignement des yeux en voyant, et comprenant, qu'Erwin était sérieux dans ses propos! Il la laissa seule pendant qu'elle regardait en direction des buissons. Ce qu'erwin put voir quand il revint vers l'humaine fut un visage à la bouche grande ouverte, on aurait dit qu'on venait de détruire toute l'innocence et l'univers de la cartographe.

Erwin lui tendit la victime. Zirro regarda la victime et... et... une... branche!?!?!?! La rouquine regarda le vampire. Elle n'y croyait pas... tout cet instant magique, cette sensation d'envoûtement... pour une... pour une... Zirro laissa retomber sa main qui tenait le bout d'arbre. Il l'avait bien eue... elle ne savait pas si elle devait le frapper avec la branche, rire, ou pleurer d'avoir dupée si facilement. Mmmm...

Pendant qu'Erwin regarda en l'air, Zirro s'approcha dans son dos et le piqua avec la point du bout de bois.

- Sérieusement... Erwin... fut tout ce qu'elle dit avec une tête à moitié découragée.

Elle le suivit jusqu'au campement où Mikhail veillait au grain.